Des violences et des femmes…

En cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, j’avais profondément envie de m’exprimer sur le sujet. La violence est omniprésente. Elle revêt un nombre incalculable de formes. Effectuée et subie de tellement de façons, que nous ne pourrons malheureusement jamais faire totalement le tour du sujet. Toutefois, il est capital de cesser d’être silencieu(x)se(s) face à ce fléau qui gangrène tous les pans de l’existence humaine. Le sujet est traitable à l’infini et transposable à tous. A travers cet article, me cantonner à une seule catégorie de victimes : les femmes. Car en ce 25 novembre 2022, c’est bien de la lutte contre les violences faites aux femmes dont il est question. D’ailleurs, qu’est-ce vraiment que la violence ?

Définitions

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je pense qu’il est indispensable de se pencher sur quelques définitions de la violence.

Tout d’abord, commençons par la plus généraliste, celle du Larousse :

Violence :

Nom féminin (latin violentia)

  • 1. Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice : Le vent souffle avec violence. 
  • 2. Caractère extrême d’un sentiment : Violence des passions.
  • 3. Caractère de quelqu’un qui est susceptible de recourir à la force brutale, qui est emporté, agressif : Quand il est ivre, il peut être d’une grande violence.
  • 4. Extrême véhémence, grande agressivité, grande brutalité dans les propos, le comportement : La violence de sa lettre nous fit peur.
  • 5. Abus de la force physique : User de violence.
  • 6. Ensemble des actes caractérisés par des abus de la force physique, des utilisations d’armes, des relations d’une extrême agressivité : Climat de violence.
  • 7. Contrainte, physique ou morale, exercée sur une personne en vue de l’inciter à réaliser un acte déterminé.

Selon l’OMS :

Violence définition de l’OMS organisation mondiale de la santé :

 » L’usage délibéré ou la menace d’usage délibérée de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal-développement ou une carence.

OMS, 1996, dans Global Consultation on Violence and Health. Violence : a public health priority, Genève

La définition comprend aussi bien la violence interpersonnelle que les comportements suicidaires et les conflits armés. Elle couvre également toute une série d’actes qui vont au-delà des actes de violence physique, incluant menaces et intimidation.
Outre la mort et les traumatismes, elle englobe la multiplicité des conséquences souvent moins évidentes des comportements violents, comme les atteintes psychologiques et les problèmes de carence et de développement affectifs qui compromettent le bien-être individuel, familial et communautaire. »

Cette définition de l’OMS est intéressante parce qu’elle distingue bien les trois catégories de violences : auto-infligées, interpersonnelles et collectives.

Cependant, cette définition se limite aux violences physiques et à ses conséquences psychologiques et morales, et n’englobe pas les violences psychologiques et morales provenant de mots, de gestes, d’attitudes ou de décisions institutionnelles sans violence physique.

Définition intéressante du site « Graine de Paix » :

Violence :

Toute atteinte à l’intégrité physique, psychologique ou morale d’un être vivant ou d’un groupe et perçue comme telle.

La notion d’intégrité (physique, psychologique, morale…) permet de préciser la définition des différentes formes de violence:

Souvent, les termes de « violence morale » et de « violence psychologique » sont considérés comme synonymes dans les publications, mais pas toujours. Parfois, la notion de violence morale est utilisée pour exprimer surtout le harcèlement moral, alors que, si l’on réfléchit en termes d’intégrité, le harcèlement moral est bien plus une violence psychologique, puisqu’il a pour but d’affecter négativement l’intégrité psychologique (l’état mental)* de la personne.

La violence morale est une atteinte à l’intégrité morale de la personne, c’est à dire à l’honneur, à la réputation ou à la considération d’une personne ou d’un groupe. Elle comprend donc les gestes, paroles, écrits, dessins,… qui expriment un outrage, une calomnie, une diffamation ou une discrimination (**) relatifs à des caractéristiques particulières telles que la race, la couleur, l’ethnie, la religion,  l’origine, la condition de la personne (âgée ou handicapé), la  naissance, le sexe, l’éducation, le lieu  d’habitation, la fortune/pauvreté, etc….

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Violence psychologique est souvent traduit en anglais par mental violence
  (termes synonymes).

** Définitions de ces termes :

(1) Outrage : Injure grave, offensante, adressée à une personne dans le but de la blesser délibérément, en cherchant à l’atteindre dans son honneur et sa dignité.

(2) Calomnie : Fausse accusation qui blesse la réputation ou l’honneur.

(3) Diffamation : Communication qui nuit à la réputation ou l’honneur.

(4) Discrimination : Traitement inégal, défavorable et déconsidérant d’un individu ou de groupes sociaux en fonction d’une caractéristique particulière (race, couleur, ethnie, religion, origine, âge, sexe, etc….).

Et enfin la définition juridique de la violence :

Il n’est pas question ici de la violence dont la sanction est prévue par le Code pénal. La violence au sens du droit civil, est l’acte délibéré ou non, provoquant chez celui qui en est la victime, un trouble physique ou moral comportant des conséquences dommageables pour sa personne ou pour ses biens.

Dans le domaine contractuel, la violence exercée sur une personne ayant eu pour résultat de l’amener à s’engager ou de l’amener à renoncer à un droit, constitue un vice du consentement.

Quand elle s’applique aux choses et qu’elle est faite sans droit, par exemple la coupe d’un arbre planté sur un fonds voisin, ou la saisie d’un bien faite en vertu d’un jugement qui n’est pas devenu exécutoire, la violence constitue alors une « voie de fait ».

L’action possessoire destinée à replacer dans la situation dans laquelle, avant les faits, se trouvait le possesseur victime d’un acte de violence, se nomme la « réintégrande »

Enfin, rappelons les différents types de violences actuellement identifiés :

La violence se présente sous cinq formes :

  • psychologique;
  • verbale;
  • économique;
  • physique;
  • sexuelle.

Quelques chiffres

Malheureusement, nous savons à quel point ils sont en deçà de la réalité. Les langues sont tellement liées sur le sujet, les victimes ne sont pas entendues, écoutées et rarement prises au sérieux. Pourtant, c’est tellement dur d’oser en parler, alors oser porter plainte… Et pourtant, c’est toujours la parole de la victime qui est remise en question. L’auteur des violences, lui n’ai pas, peu ou très peu inquiété. Si peu que cela n’a aucun impact. Insuffisamment prisent au sérieux et encore moins suffisamment condamnées. Les auteurs ne sont pour ainsi dire que trop peu condamnés pour les préjudices occasionnées. Et encore moins à leur hauteur.

En 2020, année du confinement, 102 sont décédées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. En date du 23 novembre 2022, c’est ce même chiffre qui était atteint… Au 23 novembre 2022, 102 femmes avaient déjà perdues, victimes de la violence de leur conjoint ou ex. En France, une femme est victime de féminicide tous les 3 jours. Et c’est bien sûr sans compter le nombre absolument incalculable et intraçable de violences que subissent au quotidien TOUTES les femmes.

Car je suis persuadée, même si je n’ai pas de statistique pour l’affirmer, que 100% ont subi au moins une de ces violences à cause de son genre.

Depuis le début de la pandémie…

  • 45% des femmes ont déclaré qu’elles mêmes ou d’autres femmes qu’elles connaissent ont subi une forme de violence à l’égard des femmes et des filles.
  • 7 femmes sur 10 ont dit qu’elles pensent que la violence verbale ou physique de la part d’un partenaire est devenue plus courante.
  • 6 femmes sur 10 estiment que le harcèlement sexuel dans les espaces publics s’est aggravé. 

Comment ça commence ?

N’importe où, n’importe quand, à n’importe quel âge, dans n’importe quel milieu. Dans la rue, au sein de notre famille, de notre couple, à l’école, au travail, sur internet, et j’en passe, n’importe où ! La violence est omniprésente. Elle s’insinue partout, tout le temps. Elle peut apparaître de façon soudaine, sidérante et de se fait, être immédiatement visible. Tout comme elle peut s’installer doucement, petit à petit, progressivement, dans des petits mots, des petits gestes, des petites remarque, pour envahir peu à peu le quotidien. Sans s’en rendre compte. La violence est sournoise, métamorphe, sans âge, ni sexe, ni lieu…

Petit plus

Je vous invite à visiter ma page Instagram pour visionner un carrousel d’exemples de violences subies par les femmes à travers le monde. Les clichés ont été pris lors du colloque qui c’est tenu le 22 novembre à Strasbourg.

Enfin, je vous encourage vivement de lire cet article provenant du site de la Région grand-est.

#NERIENLAISSERPASSER

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